Alexandre Le Beuan, fondateur de Chemins : le voyage retrouvé
Un épisode pas comme les autres
Cet épisode est un peu différent des autres.
Différent par la nature du business que nous abordons, par la personnalité de mon invité et par son chemin de vie.
Il ne s’agit pas seulement d’entrepreneuriat, mais aussi de quête, de lenteur et de sens.
D’ailleurs, cet échange ne ressemble pas à une simple interview : il s’écoute comme un voyage.
J’ai reçu Alexandre Le Beuan, fondateur de Chemins, une entreprise qui propose des séjours itinérants à vélo électrique dans le sud de la France.
Dès les premières minutes, sa voix raconte autre chose qu’un projet : elle évoque un rapport au monde, une façon d’habiter le temps.
De l’Himalaya à la Drôme : un itinéraire de vie
Avant Chemins, Alexandre a fondé Shanti Travel, une agence pionnière du voyage sur mesure en Asie.
Pendant plus de quinze ans, il a vécu entre l’Inde, le Népal et le Sri Lanka.
Son métier consistait à imaginer des itinéraires d’exception pour des voyageurs en quête d’ailleurs.
Mais au fil des années, l’aventure s’est transformée.
L’accumulation des vols, la croissance à tout prix, le rythme effréné de l’entrepreneuriat l’ont conduit à s’interroger.
En devenant père, il a ressenti le besoin de ralentir.
Ainsi, il a commencé à questionner le sens de son activité : comment continuer à faire rêver sans aggraver le dérèglement climatique ?
Comment concilier la passion du voyage et la conscience écologique ?
Cette réflexion, à la fois intime et universelle, a ouvert un nouveau chapitre.
Chemins : une entreprise née du désir de ralentir
De cette remise en question est née Chemins.
Alexandre a choisi de revenir en France, dans la Drôme, pour inventer une autre manière de voyager.
Non plus courir le monde, mais l’explorer autrement.
Ici, tout commence par le train et se poursuit à vélo électrique, sur de petites routes bordées de vignes et de lavandes.
Chaque parcours est pensé comme une expérience immersive, où l’on rencontre ceux qui font vivre le territoire : producteurs, artisans, vignerons, lavandiculteurs.
Ainsi, le voyage devient plus qu’un déplacement.
Il devient un lien, une respiration, une reconquête du temps.
En effet, le vélo électrique rend cette aventure accessible à tous, quel que soit l’âge ou la condition physique.
Il permet à chacun de partager l’effort sans en subir la fatigue, de goûter à la liberté sans renoncer au confort.
Vers un tourisme plus humain et plus conscient
Chemins incarne cette transition douce entre l’ailleurs et le proche, entre le rêve et le réel.
Son modèle repose sur un équilibre subtil : un ancrage local fort, une logistique maîtrisée et une ambition écologique sincère.
Par ailleurs, Alexandre travaille avec des partenaires régionaux pour stocker, entretenir et déployer ses vélos.
Ce fonctionnement hybride permet d’allier exigence opérationnelle et sobriété.
Nous avons évoqué la saisonnalité, la gestion du matériel, mais aussi la stratégie d’expansion en Europe du Sud.
Car le projet grandit, doucement, sans perdre son âme.
L’objectif n’est pas de conquérir, mais de semer, d’accompagner la montée en puissance d’un tourisme de proximité fondé sur la confiance, la lenteur et la qualité de l’expérience.
Une philosophie du voyage
Ce qui frappe, dans le parcours d’Alexandre Le Beuan, c’est cette constance : la volonté de relier les gens.
Relier un voyageur à un lieu, une entreprise à son sens, un rêve à une responsabilité.
Ainsi, Chemins ne se contente pas de proposer des itinéraires, il propose une manière d’être au monde.
Plus consciente, plus simple, plus vivante.
Cet épisode est une invitation à repenser notre rapport au voyage.
Car il nous rappelle que ralentir n’est pas renoncer, mais choisir.
Choisir de vivre autrement, d’écouter autrement, de regarder autrement.
Questions / Réponses sur le slow travel
Q : Qu’est-ce que le slow tourism et pourquoi séduit-il de plus en plus de voyageurs ?
R : Le slow tourism est une manière de voyager plus douce et plus consciente, qui valorise le temps long, la proximité et la rencontre. Dans l’épisode, Alexandre Le Beuan explique que cette approche répond à un besoin croissant de sens et de sobriété. Elle permet de vivre le voyage autrement, en privilégiant l’expérience plutôt que la performance.
Q : Pourquoi le vélo électrique est-il en train de transformer le tourisme en France ?
R : Le vélo électrique rend le voyage itinérant accessible à tous, quelles que soient la condition physique ou l’âge. Il permet d’explorer des territoires plus vastes sans effort excessif, tout en respectant l’environnement. Selon Alexandre Le Beuan, il s’agit d’une véritable révolution douce, comparable à celle d’Internet pour la communication.
Q : Comment peut-on voyager de façon plus responsable sans renoncer au plaisir de la découverte ?
R : Alexandre Le Beuan propose une réponse concrète à travers Chemins. Ses séjours combinent mobilité douce, hébergements de charme, rencontres locales et gastronomie régionale. Le plaisir du voyage demeure intact, mais l’impact écologique est limité.
Q : Pourquoi Alexandre Le Beuan a-t-il quitté l’Asie pour créer Chemins en France ?
R : Après avoir fondé Shanti Travel et vécu quinze ans en Asie, Alexandre a ressenti le besoin de ralentir et de se rapprocher de la nature. Il souhaitait continuer à faire rêver, mais différemment. Chemins est né de cette transition : passer du lointain à la proximité, du rythme effréné au voyage apaisé.
Q : Quels sont les avantages du tourisme de proximité pour les territoires français ?
R : Le tourisme local valorise les savoir-faire régionaux et soutient l’économie des petites communes. En collaborant avec des artisans, des vignerons ou des agriculteurs, Chemins contribue à créer du lien entre les voyageurs et ceux qui font vivre les territoires.
Q : À quoi ressemble un séjour Chemins ?
R : Les itinéraires sont conçus pour allier nature, confort et liberté. On part en train, on roule à vélo électrique, on dort dans de petites adresses authentiques, on déguste des produits locaux et on prend le temps d’observer le paysage. Chaque séjour est une immersion sensorielle, loin du tourisme de masse.
Q : Quel message retenir de cet épisode avec Alexandre Le Beuan ?
R : Qu’il est possible de voyager autrement. En ralentissant, on retrouve du sens, on recrée du lien et on contribue à un modèle de tourisme plus durable et plus humain.
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